
C’est le rendez-vous habituel de chaque 21 du mois pour découvrir de nouveaux artistes talentueux.
C’est avec NHKFF et MATOU que nous continuons notre concept 1mois, 1dj, 1 interview. Une quatrième édition ensoleillée et rythmée à découvrir maintenant.
Enjoy !
NHKFF et Matou plus qu’une rencontre, une évidence! Entre amitié, technique et passion les deux mélomanes se confient..
Question plutôt classique, pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas ?
NHKFF : Moi c’est Quentin j’ai 23 ans et je fais de la musique électronique depuis 2 ans. J’ai d’abord obtenu une formation de piano classique que je pratique depuis l’âge de 4 ans. J’ai ensuite étudié au conservatoire de Boulogne et ce jusqu’en DFE. Pour finalement m’intéresser à la composition, de là la musique électronique est arrivée. C’est en allant de boites en boites, et en découvrant ces nouvelles vibes que m’est venu l’envie d’allier technique et passion. Le classique m’a beaucoup apporté dans l’ordre de la compo: grosse influence classique, grosse influence électro en même temps. C’est un peu l’alliage des deux qui fait ma musique. On peut aussi retrouver des alliances cinématographiques car depuis 3 ans je suis en école de cinéma à l’ESRA et la musique dans les films c’est un peu une obsession.
MATOU : Matou, 22 ans. Je suis violoncelliste à la base, depuis l’âge de 3 ans. Tout comme Quentin j’ai fait le conservatoire puis est arrivé, le piano, le solfège et tout ça. Parallèlement à ça j’ai toujours écouté énormément de hip hop, surtout cainri. La musique électronique est venue plus tard, il y a 6 ans environ… J’ai passé une licence de musicologie à la Sorbone, j’ai d’ailleurs commencé un master que je n’ai pas fini. (rires) J’ai également monté mon collectif qui s’appelle SUIVRE, on m’y retrouve ainsi que le groupe WILD. Ce collectif est maintenant âgé de deux ans il est à la croisée des chemins hip hop et électronique. En soirée ça va du hip hop à la trap mais ça bascule aussi sur deep house et minimal.
Depuis quand vous connaissez-vous ?
MATOU : On était tous les deux au collège Rognoni, l’école des enfants du spectacle. On se connait donc depuis la 6ème. J’avais cours le matin et Quentin l’après midi. On était pas dans la même classe mais on avait un cours en commun, le latin.. (rires) On s’est retrouvé par la suite au lycée Claude Monet dans le 13e, mais les liens se sont vraiment créés après le bac. On a commencé à bosser ensemble quelques années après le lycée, ça fait aujourd’hui un an et demi.
Quelle était pour vous la meilleure soirée 2012-2013 en tant que DJ?
NHKFF : MANIFART à l’ENSCI direct! Ils trouvent toujours des lieux incroyables. Ce sont des mecs qui sont en étude d’art, toujours des trucs sympas, qu’on ne voit pas, ça change des soirées avec vigiles, répressions. C’est toujours beaucoup plus libre, c’est pas la même ambiance qui règne. C’est pas comme toutes ces soirées trop encadrées où t’as l’impression que ton amusement est dicté, amuses toi là, étouffes toi donc dans un petit fumoir ici, pars à une heure précise et payes cher tes consos. A l’ENSCI par Manifart, tout était parfait la scène, l’architecture du lieu, les gens. On a mixé de 23h/00h et c’était blindé!!
MATOU : Dans le contexte underground ce sont les meilleures! Ce qui est encore plus intéressant c’est que c’est pluri-culturel. Il y avait des mecs déguisés qui se baladaient; y a toujours un coté artistique qui est mis en avant que ce soient des projections, des déguisement. C’est agréable de se retrouver dans un contexte où certes la musique est mise en avant mais en même temps tu as quand même cet aspect artistique. Après j’ai pas de références particulières mais j’aime bien aller dans les soirées d’écoles d’art (l’école Boule, l’école Estienne ) ils trouvent toujours des lieux cools, la dernière au Bataclan était folle avec Olivier De Serres. Au niveau du son c’est pas forcement ce qui me touche le plus mais l’ambiance est là, et c’est le principal pour moi.
Où est ce que vous avez l’habitude de sortir ?
NHKFF : MANIFART c’est sûr! On a adoré l’open air Cracki c’était un bon concept, sinon la Ferme du Bonheur c’est bon délire aussi. C’est même plus des soirées comme c’est la journée. Il y a quelque chose de plus que consomme dans des règles, fume dans des lieux. Et puis, toujours dans du bon son et c’est ça qui me touche. DIE NACHT aussi ça reste ouf, en fait c’est tout ce qui touche à des lieux dans la périphérie de Paris. LA ROOF TOP de Brenn & César était cool aussi.
MATOU : Ah oué c’était cool…enfin je me rappelle plus de la soirée en général que du son.
NHKFF : Ahaha, oui c’est vrai que quand on sort c’est peut être plus pour s’amuser et passer du bon moment que pour du son en général et si on veut aller écouter du vrai son, un vrai set alors on va au Rex et on ouvre nos oreilles sans trop consommer. J’ai fait du 2 fois par semaine au Rex à un moment.
MATOU : J’y étais y à deux semaines pour Max Cooper, bon délire. Après c’est vrai qu’on y va moins parce que justement maintenant qu’on a ces soirées qui nous touchent plus dans le délire mais surtout dans le budget on claque moins facilement 15 balles en jeudi soir. On a trouvé des alternatives.
Quels sont vos artistes influents ?
NHKFF : Je retiens un artiste en classique qui me parle beaucoup BACH. Sur l’electro je suis plus axé Gui Boratto, Max Cooper, Rone, Agoria. J’aime aussi le trip hop : Portishead, Radio Head, Massive Attack
Mais en même temps mon artiste préferé ça reste quand même MATOU
MATOU : Y a pas d’artiste principal c’est plus des genres musicaux, pour moi le classique c’est ma vie, c’est ma base musicale c’est ce qui me suit depuis le début. Bach, Vivaldi tout ce qui est de l’ordre de la musique baroque. Après je suis aussi très hip hop surtout ricain j ai grandi avec Fifty avec tout ces types là et je les écoute encore; Actuellement j’aime beaucoup Drake. J’aime bien la trap mélodique, des types pas forcement mis en avant KINGS, J-LOUIS, mais qui me touche. Concernant l’électro : Gui Boratto, Dusty Kid à un moment aussi.
Pour vous quel est le meilleur dj actuel ?
NHKFF : MATOU
MATOU : NHKFF ! on travaille pas ensemble pour rien.
Avez vous une anecdote à nous raconter?
NHKFF : Attends, attends on se connait bien nous deux, on va te sortir des trucs on va partir en c*** mais faut savoir que Matou s’en réveillé au moins 5 ou 6 fois à l’autre bout de Paris. (rires) Me concernant j’ai passé une soirée dans la fac aux gobelins, st hipolite??? , on a passé la nuit là-bas. Il y avait une fenêtre ouverte et on s’est gentiment invité à pénétrer dedans. On s’est fait choper bêtement parce qu’un pote a laissé tomber sa carte d’identité par inadvertance. Résultat: quelques heures de GAV et des petites amendes à payer…
MATOU : J’en étais sûre que t’allais mettre ça gros! Oui c’est vrai ça m’est arrivé de partir d’un endroit et de me réveiller dans un autre sans savoir pourquoi j’y étais. Un soir on était au rex d’ailleurs, on avait bien bu, j’ai fait un petit black out familial.. j me suis retrouvé au Stade de France et j me suis dit tiens il est 3h de plus et jsuis au Stade de France. En fait, nos anecdotes sont floues.
NHKFF : Après le coup du vieux câble au Panic room, c’était horrible, un calvaire, on a fait un set de merde qui n’était même pas notre set. On a du mixer sur ordi avec un logiciel qui beuguait. On ne pouvait pas mixer tout simplement. On a fait du play pause, c’était l’angoisse!
MATOU : C’est arrivé une fois ça nous a bien dégoûté, vous étiez là en plus!! D’ailleurs on s’est pris la tête tous les deux! Avec le stress on s’est gueulés dessus comme des cons mais les gens étaient pas très soucieux, ils disaient oué c’était vachement bien!!!! Non non arrête de boire, viens à nos soirées et tu verras que c’est pas ça.
Un orga ou un artiste avec qui vous aimeriez collaborer ?
MATOU : MAYBACHMUSIC, c’est sûr et certain!
NHKFF : Toutes les soirées qui ont beaucoup de succès en ce moment du type Concrète. Et un artiste mon rêve est déjà réalisé puisque je collabore avec Matou. Il y a Brenn aussi, ça me ferait kiffer de mixer à ses côtés au 12 club.
MATOU : On est au summum je suis avec Quentin, y a plus rien après! Mise à part ça Maybachmusic même.
C’est quoi la vie de Quentin et Matou quand ils ne mixent pas ?
NHKFF : J’ai mes cours, je compose de la musique et je suis pas mal en tournage. A part le côté dj je taff aussi sur des musiques de film, sound design, plus axé cinéma globalement ça geek pas mal sur des logiciels de post prod que ce soit image ou son. En tournage généralement je suis plus au son, la prise de son comme la post prod son et du montage. J’ai fait des stages avec l’école, un de un mois au studiocanal en 1er année, un petit stage au Palais de Tokyo pour les rencontres internationales du cinéma Madrid/Berlin/Tokyo et là je cherche un stage. J’attends une réponse de Dreamworks pour partir à LA pour un poste de stagiaire dans le studio son de Dreamworks genre la folie furieuse, je partirai deux mois et vous êtes conviés!
MATOU : 80% de mon temps c’est travailler ma musique. A côté de ça je donne aussi des cours de violoncelle, guitare, piano, solfège, et je travaille également en école primaire.C’est un job alimentaire mais qui me plait et, surtout, qui me laisse beaucoup de temps pour travailler ma musique. Je fais aussi des cachets en tant que violoncelliste de temps en temps. Je travaille également sur d’autres projets qui n’ont rien à voir avec la musique que je fais moi, mais qui m’apporte beaucoup musicalement.
A deux vous faites vraiment du bon boulot, c’est un bon mélange, du fait que vous vous connaissez depuis un bon moment on sent que y a une réelle coordination, c’est toujours en projet ?
NHKFF : On travaille très bien ensemble. On a des influences différentes (Matou est plus hip hop et moi plus electro) et en même temps on partage les mêmes bases qui sont celles du classique.
MATOU : C’est choquant, je n’ai jamais rencontré quelqu’un avec qui j’ai eu autant de facilité à travailler et à me comprendre. Oui c’est ça on a des bases communes mais en même temps on a deux univers différents mais qui se complètent de ouf.
Est ce qu’on peut considérer votre musique comme de la trap?
MATOU : Y a pas de style pré-défini, par exemple on a le son d’Adèle qui est plus club on va dire. Très club très rapide à la limite de la trance donc là ça n’a plus rien à voir avec de la trap. En revanche notre dernier son sorti jeudi lui est par exemple beaucoup plus orienté trap.
NHKFF : On ne veut vraiment pas être dans le moule de la trap parce que je trouve qu’on fait quand même de la musique plus travaillée.
MATOU : C’est clair qu’on a des influences communes comme on disait mais aussi différente mais le fait de tout cumuler fait aussi que c’est difficile de donner un genre précis. Tout dépend de notre humeur et de là ou on a envie d’aller. Après la trap ça reste encore large de toute manière
NHKFF : Ce qu’on passe en club n’a rien à voir avec de la trap, on tourne à 126 généralement c’est plus deep house, techno.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour le futur?
NHKFF: la réponse de mon stage à LA!! Et une belle réussite sur notre futur projet « Puit de vie »
MATOU: Oui « Puit de vie » c’est NOTRE projet à venir L’idée est simple c’est un EP de 6 titres du NHKFF et du MATOU pour la rentrée!
On est parti sur une base pour ne pas faire un ep trop court ou trop long. On y trouvera 2 sons de Quentin seul, 2 de Matou seul et enfin 2 à nous deux. Après il y a des projets plus individuels qui seront toujours relayés de toutes les manières par l’un ou par l’autre et nos derniers sons.
(Interview réalisée par Alice Coe)