OPENING
À l’heure actuelle où le mouvement électronique underground et alternatif prend de plus en plus d’ampleur, où cette musique souvent qualifiée à tort de simple bruit par ceux qui n’en connaissent rien, sachez que Dimensions en reflète une image des plus soignées et profondément inspirée.
Today, as the alternative culture and the underground electronic movement are expanding, a music often wrongly qualified as just a bunch of noise, Dimension Festival has managed to reflect its deeply inspired image.
Hier soir a eu lieu dans l’arène romaine âgée de plus de 2000 ans, située dans le centre de Pula en Croatie, l’Opening du célèbre festival Dimensions. Un lieu puissant pour un concert à la limite d’une musique expérimentale. À qui n’en déplait, une expérience hors du commun et très physique, un spectacle fabuleux qui nous a laissés sans voix. Un line-up méticuleusement préparé, et d’une cohérence remarquable. Même les hymnes de nos chères époques psyché et rock n’roll déchues entre chaque concert étaient parfaitement mariés. Des musiciens très pointus qui nous on fait découvrir un univers musical aux multiples influences 70’s, une musique électronique et alternativement mélodique.
Yesterday evening, took place in Pula center (Croatia), in the 2000 year old Amphitheatre, the opening of the famous Dimensions festival. What a powerful place for an extremely experimental concert, they brought us a unique experience, and a physical one. The meticulous line-up and its coherence left us breathless. Even our good old Psychedelic & Rock ’n ’roll fallen anthems between each concert were perfectly balanced. We were immersed into a musical universe by very sophisticated artists with multiple influences from the 70′s, electronic music with an alternative melody.
Les prestations de Portico Quartet et de Mount Kimbie nous ont vraiment marquées alors que Bonobo tant attendu, bien que parfaitement carré et parfois surprenant, ne nous a pas tant ému. Inutile de préciser que les prestations scéniques des différents artistes y compris Bonobo étaient fabuleuses. Un concert d’ouverture qui à la manière de Pink Floyd à Pompéi en 1971 a su mêler l’atmosphère antique et minérale de l’arène de Pula aux sonorités les plus modernes de Mount Kimbie et de Bonobo.
Portico Quartet and Mount Kimbie’s performances really marked us whereas the eagerly-awaited Bonobo, though square and sometimes surprising, did not move us as much. Useless to mention that the stage performances of the various artists including Bonobo’s were bluffing. An opening concert which managed, as Pink Floyd did in 1971 in Pompeï, to embrace the antique atmosphere of Pula’s arena with Mount Kimbie and Bonobo’s most modern sonorities.
Dimensions, un Opening sous le signe de la sagesse pour un festival qui sera éprouvant. Une quête infernale, où l’on se doit de courir partout, le répit n’y sera pas tant il y a d’artistes pointus à découvrir pour certains et à redévorer pour d’autres. Dimensions, c’est une communauté internationale, riche culturellement, un meeting de connaisseur et à la fois un terrain de jeu sans fin. C’est Noël, Beat à l’air était présent sur le front de guerre, paré à vous retransmettre ce moment de folie.
Dimensions, an opening under the sign of wisdom for a festival that promises to be a long road. An infernal quest, where one must run everywhere. We will be searching without respite to discover new artists and re-devour the ones we know. Dimensions is an international, culturally rich community, a meeting of experts and at the same time an endless play-ground. It’s an early Christmas with Beat à l’air on the line ready to retransmit you this pure moment of madness.
DAY 1
Toujours plongée dans une torpeur lyriquement infernale dans laquelle cette expérience musicale de la veille nous a si bien enveloppées, notre fine équipe débarque timidement sur les lieux du festival. Premier objectif, chopper les accréditations et assister à l’arrivée tant attendue des cyclistes de Beat n’ trail. Une folle équipe composée de 4 cyclistes anglais, qui se sont mis en tête de traverser 7 pays pour assister au festival. Un défi masochiste inspiré de l’écossais Mark Beaumont qui avait effectué par le passé un tour du monde à vélo en 180 jours au rythme de 160kms par jour. Un défi qui a finalement vu le jour grâce aux folles lubies de Tom et de Sarah, tous deux issus de la Brownswood Team. Une traversée de 1800kms sur 14 jours.
Still immersed in a lyrically infernal numbness in which last night’s musical experience wrapped us in, our jolly team timidly arrives at the festival. Objective n°1: get our accreditations and wait in anticipation for Beat n’ trail’s arrival. A crazy team composed of four English riders, who decided to cross seven countries in order to attend the festival. A masochistic challenge inspired by the Scottish Mark Beaumont, famous for cycling around the world in 180 days at a rate of 160 km per day.
A challenge which eventually emerged through Tom and Sarah’s crazy whims, both from the Brownswood Team. A crossing of 1800kms over 14 days.
Un challenge qui a demandé beaucoup d’entraînement et de sacrifices personnels, mais c’est aussi pour eux un moyen de collecter des fonds pour 2 associations qui les passionnent et qui leur tiennent vraiment à cœur. La Steve Reid Foundation mise en place par Gilles Peterson en la mémoire du fameux batteur de jazz, également soutenue par Theo Parrish, collecte des fonds pour des musiciens en crises et participer à l’émergence de nouveau talent. La Back Up Trust, est une association qui collecte également des fonds pour les personnes souffrant de traumatismes de la moelle épinière dont la sœur de Tom est atteinte. Beaucoup de raisons inévitables pour réaliser ce défi.
Une arrivée épique qui a eu lieu à 16h30 à l’entrée du festival, avec un troupeau de festivaliers pour les accueillir et les applaudir de leur folle traversée.
A challenge that required a lot of training and personal sacrifices but that will also allow them to collect funds for two organizations which they are passionate about. The Steve Reid Foundation established by Gilles Peterson in memory of the famous jazz drummer and also supported by Theo Parrish, raises funds for musicians in crisis and contributes to the emergence of new talents.
Back Up Trust is an organization that raises funds to provide support to people who suffer from spinal cord injuries, an injury from which Tom’s sister suffers.
Too many obvious reasons to realise this challenge!
An epic arrival which took place at 16:30 at the entrance of the festival, with a herd of revellers to welcome them and to applaud their crazy journey.
Nous sommes en plein milieu de l’après-midi, l’heure de se rendre à la Beach party ou Gilla est en train d’œuvrer en plein cagnard devant une armée de festivaliers zombifiés, des teufeurs échoués sur une plage de galets sirotant un mojito bien frais, certains complètement amorphes, d’autres se trémoussant gentiment les miches à l’air avec ce fameux sourire qui nous fait oublier le dur retour à la réalité parisienne 2 jours auparavant. S’enchainent Andrew Ashong toujours aussi plaisant et Kidkanevil sur une atmosphère détendue et apaisante. Les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages! Pendant ce temps pour les érudits de la veille, les agités du bocal assoiffés de patterns bouncy et de basses prenantes, au Beach Bar Pacino, s’enchaine des tracks de notre fameuse Deep-house bien aimée, c’est déjà le feu et les rencontres amicales n’en finissent pas. Un avant-goût très prometteur de la suite des évènements.
It’s the middle of the afternoon, a perfect time to go to the beach party where Gilla is currently working under the dodger before an army of zombified revellers. The party-goers stranded on a pebble beach all sipping on a chilly mojito, some completely amorphous, others gently fluttering with that famous smile on their face that makes us forget the harsh reality of coming back to Paris a couple of days before. Andrew Ashong follows up, always pleasant and Kidkanevil in a relaxed and soothing atmosphere. Feet in the water and head in the clouds! Meanwhile for last night’s amateurs’, the restless ones, thirsting for patterns and enchanting bouncy bass, the Beach Bar Pacino is playing tracks after tracks of our beloved and famous deep house, the place is already on fire and friendly encounters are at every corner.
A very promising foretaste of the upcoming events.
Il n’y a pas une minute à perdre, chaque instant est précieux, il n’y a guère de répit. Fort Arena 1, Move D est sur le point d’arriver. L’excitation et l’impatience sont à leur paroxysme et c’est à ce moment que l’on aperçoit Citizen dans la foule. Originaire de Londres, il interpelle notre attention avec cette attitude et ce style très décontracté qui le caractérise tant. Une rencontre s’impose! Très accueillant, il nous fait partager son émerveillement de pouvoir se produire ici même à Dimensions festival, surtout sur une des scènes incontournables de ce festival. La Ballroom, une petite scène circulaire située dans une tour en pierre s’ouvrant sur un ciel étoilé. Le DJ surplombe le dancefloor à 3ms au-dessus de nos têtes. Un accès très restreint, il est à noter que le monde se presse à tout endroit rendant les différents accès aux scènes vite surpeuplées. Il faut être les premiers sur place. Bien heureusement, nos accréditations rendent ce moment encore plus privilégié. Citizen tant attendu, notamment avec la sortie de son dernier EP So submissive chez Madtech Record, très prometteur! C’est alors qu’il nous transporte dans une Deep-house très moderne, les basses ne cessent de raisonner, un clavier et des vocaux indéniablement House, Citizen nous enveloppe dans ses textures très deeps et planantes. Fabuleux. Une très bonne découverte.
There is no time to waste, every moment we have is precious, and there is little respite. Fort Arena 1: Move D is about to arrive. Excitement and impatience are at their peak and just then, Citizen appears in the crowd. Originally from London, our attention was drawn to his very casual attitude and style that embodies him so well. We need to meet him! Very welcoming, he shares with us his joy and wonder to be able to perform here, at Dimensions festival, especially on one of the festival’s essential stage.
The Ballroom, a small circular stage set in a stone tower opening onto a starry sky. The DJ rises 3 meters high above the dance floor, and above our heads. Very limited access, it should be noted that people are always on the move, in a hurry to go to all the different stages and overcrowding the entrances to the scenes. You have to be the first one there. Fortunately our accreditations made this moment even more special. Citizen is awaited, particularly with the realease of his latest EP So submissive at Madtech Record, very promising! He took us for a ride into a very modern deephouse, with ringing low frequencies, an undeniably House keyboard and voices; Citizen wraps us in very deep and spacey texture. Fabulous. A great discovery.
David Moufang aka Move D, une réputation qui n’est plus à faire. Avec cette diversité qui le caractérise tant, il a su nous surprendre dans un set encore une fois à la hauteur de ses productions. Un véritable personnage, sur scène ou même dans la vraie vie, sa chaleur et son amicalité nous séduisent. Il n’est là que pour une seule chose, partager avec nous sa musique jusqu’au bout dans le but de nous faire danser sans fin. Depuis déjà 20 ans sur le terrain, de nombreuses sorties notamment sur Smallville, il restera pour nous une des personnalités marquantes de ce festival.
David Moufang aka Move D, an already firmly established reputation. With his characterizing diversity he surprised us with a set, once again levelling up to his productions. A real character on stage as in real life, we are charmed by his warmth and friendliness. He is here, with one purpose: share his music in order to make all of us dance endlessly. He’s already been on the field for 20 years with numerous realeases particularly on Smallville, to us he will remain as one of the leading figures of this festival.
DAY 2
Le 2e jour se lève, et de plus en plus, on a l’impression que Dimensions s’avère être, les heures passantes, un parcours démentiel aux innombrables possibilités. Une fois prit dans l’engrenage, rien ne s’arrête et tout s’enchaîne de plus en plus vite. On ne sait pas trop où l’on va, mais on a encore une fois le sentiment que cette journée sera inoubliable, musicalement parlant.
It’s our second day, the sun is rising, and as the hours drift by Dimensions starts to clearly appear to us as a wild journey with numerous possibilities. Once caught up in the excitement, you can’t stop, and everything rushes through. We don’t really know where we are going, but once again we have a feeling that today will be unforgettable, musically speaking.
Mister Scruff & cie étaient présents tout l’après-midi pour nous faire part de leurs étonnantes diversités musicales. De tous styles, de toutes danses, ça chill de toute part, les pieds dans l’eau parmi les poissons à siroter une bière, encore à se plaindre de ce cadre décidément trop paradisiaque. L’esprit toujours aux aguets, dans l’interrogation constante de ce qui va encore nous tomber sur la tête.
Mister Scruff & co. were present throughout the afternoon to share with us their amazing musical diversity. Through different styles and dances, everybody is chilling. Feet in the water, tickled by fish and sipping on a beer, we just can’t get over this heavenly outlook. The mind always on the lookout, always wondering where we might end up.
C’est l’heure du press drink et surtout de la fameuse Boiler Room. Une première pour nous d’assister à ce show, parmi tant de pointures et surtout dans ce cadre des plus paradisiaques. Un panoramique imprenable sur la mer Adriatique, perché dans les arbres sur un fond de ciel bleu. Le décor de rêve (oui je n’en ai pas l’habitude, vous avez du vous en douter). Une décoration pour le moins originale. Le sol était recouvert de grosse corde tressée nous permettant, si l’on se prêtait à la consigne de se déchausser, de bénéficier de cet effet relaxant que la forme des cordes procure sur nos pauvres petits pieds traumatisés, qui ont maintenant subi plusieurs heures de danses et d’escapades sans repos. Verre de vin local ou bière fraîche à la main, on se laisse avoir par Rick Wilhite qui vient parfaire ce petit moment de bonheur. Le monde se presse de plus en plus, la lassitude nous guette, non pas d’une musique qui elle nous charme à la perfection, mais plutôt celle d’un ressenti que nous donne la foule, à vouloir assister à ce moment, plus concentrée sur le paraître que sur le partage. On ne s’est pas empêché de passer un petit bonjour à nos potes qui nous surveillaient de Paris mais c’est plutôt l’embêtement de ne pas avoir ressenti d’esprit fédérateur ou de quelconque partage qui nous a alors marqués, comme on avait pu y assister à maintes reprises durant le festival. Les gens vous bousculent sans excuses, sans considération et dans un moment pareil c’est particulièrement désagréable. La musique et l’Humain avant tout ne l’oubliez pas!
It’s Press drink time, but more importantly time for the famous Boiler Room. Assisting to such an event was a first for us, with such big names as Andres or even Rick Wilhite. We had a panoramic view of the Adriatic Sea, perched in the trees against a clear blue sky. A dream setting (yes, i guess you’ve noticed that I’m not use do that). Quite an original set up, the floor was covered in braided ropes and if we played along and took our shoes off, it allowed us to beneficiate from the relaxing effects of the rope due to its shape giving our poor traumatised feet some rest, after hours of dancing and restless adventures. Holding on to a local glass of wine or a fresh beer, we let Rick Wilhite’s music sink in to perfect this moment of happiness. Now everyone’s in a hurry, but we’re getting tired, not of the mesmerizing music, but more of a feeling we get from the crowd. The feeling that some are here mostly to be seen instead of simply enjoying this atmosphere of intimate sharing and connection. We also couldn’t help but to say a quick hello to our friends watching us back in Paris, but it’s the lack of spiritual harmony which struck us, this unity which we witnessed more than a few times throughout the festival. People push you around with no apologies, no consideration and at such a time it’s particularly unpleasant. Don’t forget, music and humanity above all.
Notre photographe s’est empressé d’aller échanger quelques mots avec Andrew Ashong qui s’est révélé être très abordable et très souriant, et il était visiblement très heureux d’être présent à Dimensions.
Our photograph rushed to go exchange a few words with Andrew Ashong who turned out to be quite approachable, smiling, and quite obviously very happy to be here, at Dimensions.
Notre attention s’est également porté sur Michael Banks aka Made Mike. Célèbre producteur de Techno made in Detroit, il est l’un des créateurs avec Jeff mills, Robert Hood et Darwin Hall du label Underground Resistance. Tenant particulièrement à son anonymat, il nous a quand même fait part de sa tristesse concernant la situation économique actuelle de Detroit qui est alarmante. Il était vraiment très gêné de se retrouver ici, dans ce lieu paradisiaque alors que là-bas, c’est le déclin total. La ville de Détroit subit depuis 2011 une situation de faillite économique, ainsi qu’une désertification industrielle. Dans certains quartiers, le taux de chômage a atteint les 50 %. Un embarras tout à fait compréhensible et honorable pour ce grand homme.
Our attention was also focused on Michael Banks aka Made Mike a famous techno producer, made in Detroit. He is one of the creators of the label Underground Resistance along with Jeff Mills, Robert Hood and Darwin Hall. Not particularly fund of interviews, he still shared with us his sadness about the current alarming economic situation in Detroit. He was quite uncomfortable to be here, in such a heavenly place while back in Detroit the situation is in total decline. Since 2011, the city of Detroit has suffered a situation of economic bankruptcy and an industrial desertification. In some areas, the unemployment rate has reached 50%. An embarrassment which is quite understandable and honourable coming from this great man.
10:00 pm. Fort Arena 1, Midland. Dans le genre House-garage/UK bass, on adore! Harry Agius fait encore une fois trembler les murs dans ce set profondément inspiré House. Ce n’est même plus une surprise, ses sélections ont été à la hauteur de ses productions.
2e grosse claque de Portico Quartet sur The Clearing, des musiciens aux influences dotées d’un vocabulaire très varié, il en ressort une musique Trip-hop aux reflets Jazz très prenante, un véritable voyage musical. L’expérience visuelle la plus marquante du festival, c’est à ce moment précis que la définition de musicien a pris tout son sens. Une manipulation des textures et des atmosphères digne des plus grands DJs, mise en valeur par une parfaite maîtrise des instruments. “Line”, à écouter et à voir sur scène, indescriptible!
Its 10:00pm, in Fort Arena 1 Midland is playing in a House-garage/UK bass style, we love it! Harry Agius is once again rocking the house with a deeply inspired set. It’s not even a surprise, his selections were at the height of his productions.
Second slap in the face with Portico Quartet at The Clearing. Musicians with great influences imbued with a diverse vocabulary, from which comes out a captivating Jazzy Trip-hop music, a true musical journey. The festival’s most striking visual experience, it is at this point in time that the definition of musician started to make perfect sense. A handling of textures and atmospheres worthy of the biggest DJs, highlighted by a perfect mastery of instruments. « Line » is to be listened to, and to see on stage, Indescribable!
Blawan, 04:00 am. La soirée bat de son plein feu, on est sur (ou plutôt dans) The Moat, ce dancefloor situé dans les profondes douves entourant le port. Constitué tout dans une longueur infernale, obligeant la foule à se compacter vers le devant de la scène, il en résulte une atmosphère réellement démoniaque, où la musique résonne dans une violence à l’état pure. Ça tabasse sec et les adeptes se font de plus en plus nombreux. Il est totalement impossible de se déplacer et quasiment sur de s’y perdre. Pour votre cerveau, rien à faire, c’est déjà trop tard! Blawan nous a encore une fois épanché ses tendances sadiques très plaisantes. Fallait être préparé!
Blawan, its 4:00 am. The evening is in full swing, we’re at (or rather in) The Moat, a dance floor found in the depths of the trenches surrounding the port. A tunnel so long, that it forces the crowd to pack up front, resulting in a truly demonic atmosphere, where the music echoes in a state of pure violence. The beat is strong and dry and enthusiasts are becoming ever more numerous. It is almost impossible to move, and very easy to get lost. There’s nothing left to do for your poor brain, it’s already too late! Once again Blawan threw at us his very pleasant sadistic tendencies. You had to be prepared!
DAY 3
On commence cette 3e soirée par un concert de Tony Allen qui avec son Afro Beat a su apporter un peu de chaleur au sein de ce festival sciemment électronique.
Toujours indétrônable à la batterie, il sait s’entourer d’un orchestre digne des formations de Fela Kuti. Accompagné par Audrey Gbaguidi au chant on ne peut s’empêcher de se trémousser et d’échanger quelques pas de danse avec son voisin. C’est agréable de retrouver une complicité sur le dancefloor alors que la techno malgré les apparences mène plus souvent à une danse introspective et seule face au DJ.
Our 3rd evening begins with a Tony Allen concert, who with his Afro Beat brought a little warmth to this knowingly electronic festival.
Always unshakable on drums, he knows how to surround himself with an orchestra worthy of Fela Kuti’s training. Along with him, Audrey Gbaguidi on vocals, we can’t help but wriggle and exchange our favourite dance moves with whoever’s nearby. It’s nice to find complicity on the dance floor while techno music, despite appearances, often leads to an introspective dance, alone, facing the DJ.
Place à Jets la fusion ingénieuse de Travis Stewart aka Machinedrum et de Jimmy Edgar de chez Warp.
Leur live fut foudroyant ! On assiste à des envolées d’inspiration Garage avec des vocaux “pitchés” à souhait pour enfin se retrouver bombardé par une ligne de basse très 90’s (sûrement la patte de Jimmy). Les rythmes se complexifient progressivement grâce à Travis derrière sa chère Mpc. Le tout étant scindé par des notes de synthé bien tranchantes. Sur la fin on regrette cependant des séquences Break/drop trop régulières qui relevaient plus de la performance et un volume sonore à la limite du supportable (ce dernier point concernant plus l’ingénieur du son qui visiblement aimait beaucoup Jets).
Now it’s time for Jets, an ingenious fusion of Travis Stewart aka Machinedrum and Jimmy Edgar from Warp.
Their live was phenomenal! We witnessed the soaring inspiration of Garage music with perfectly pitched vocals to finally find ourselves blasted by a 90’s bassline (perhaps Jimmy’s touch). Gradually, rhythms are getting more complex thanks to Travis behind his beloved Mpc. The whole being divided by very sharp synth notes. Close to the end though we regret the Break & Drop sequences which were more a matter of performance and the volume which was almost unbearable (that mostly goes for the sound engineer who quite obviously loved Jets).
DAY 4
Le Timetable fut ingénieusement pensé, car il permit d’empêcher tout conflit d’intérêts entre les adeptes des différentes mouvances.
Le set final de 9h des 3chairs (Rick Wilhite, Marcellus Pittman, Moodymann & Theo Parrish) a commencé par des sessions respectivement distinctes et loin de toute symbiose possible.
Progressivement, ils se sont rejoints dans un mix familial caractérisé par une obscurité digne de l’atmosphère de Detroit, qui a pu être sublimé par le système de sonorisation Void, véritable chef-d’œuvre d’ingénierie. On a pu par la suite, sentir une humeur assez taquine sur scène où ils enchaînèrent chacun des tracks de styles différents pour pimenter le B2B.
The Timetable had been ingeniously thought of because it allowed all of us, various music lovers, to fulfill all of our desires.
The final set with 3chairs at 9am (Rick Wilhite, Marcellus Pittman, Moodymann & Theo Parrish) began respectively distinct sessions and away from any possible synergy.
Gradually they came as a family characterized by a mix worthy of Detroit’s dark atmosphere, which was enhanced by Void’s Sound system, a true masterpiece of engineering. Later on we could feel a rather teasing mood on stage where each one of them kept playing track after track of various styles of music to spice up the B2B.
Pantha du prince tel un gourou a su maintenir la totalité de la grande scène « The clearing » dans une transe tintée de sons de cloches et de basse aux allures mystiques. (Clin d’œil à Isidore Aaron (BP, Abajour) que j’ai croisé, tout aussi ensorcelé que moi.)
Comparable to a guru, Pantha du Prince managed to keep the whole stage of The Clearing into a trance tinted with mystical bell sounds. (A nod to Isidore Aaron (BP, Abajour) whom I came across and was just as mesmerized as I was).
Embarquement immédiat sur le pont du dernier bateau au départ d’une croisière nocturne dans la baie. Elle offrait un point de vue fantasmagorique sur l’énorme travail des luminaires qui a su être mis en œuvre pour embellir au mieux le Fort Punta Christo.
Au-dessus de la cabine du capitaine étaient disposées les platines tel un gouvernail entre le radar et la corne de brume.
La passerelle était composée de la Dekmantel Family ainsi que Ben Klock. L’ambiance y était chaleureuse et dansante grâce à son génie et à sa polyvalence. Il a d’ailleurs joué 1h de plus comme ils en ont l’habitude chez Ostgut. On aime à remarquer l’humilité et le dévouement qu’il dégage dans sa manière de mixer. Son set s’est avéré bien plus brutal et Berghainien dans sa prestation 4h plus tard au plus profond de la douve entourant le fort. The moat.
All aboard for tonight’s last boat leaving for a night cruise in the bay. It offered us a fascinating perspective of the lightings embellishing at its best the Fort Punta Christo, and the amount of work it must have been.
Over the captain’s cabin, between the radar and the foghorn were the turntables, similar to a rudder.
The dock included Dekmantel Family as well as Ben Klock. It was a warm catchy atmosphere, and a dancing one thanks to his genius and versatility. He actually played an additional hour, something they’re used to at Ostgut. We like to point out the feeling of dedication and humility that comes out of the way he mixes. His set proved to be more Brutal and Berghainien during his performance 4 hours later, plunged into the Fort’s deepest arena: The moat.
En effet dans ce grand final où la techno la plus Raw et acide est à son paroxysme on assiste alors à une véritable communion où les corps s’entremêlent sous une pluie magnifiquement chaude.
Indeed, in this great final where the most raw and acid techno is at its peak, we witness a real communion where bodies mingle under beautifully warm rain.
Conclusion
Des prix qui malheureusement restent très européens et la bouffe y est pas forcément des plus fabuleuses, contrairement aux nombreux restaurants si peu cher et tellement délicieux qui animent le centre de la magnifique citée qu’est Pula. Une population majoritairement anglaise (qui va sûrement évoluer les années à venir), et sinon des énergumènes venus du monde entier et tout aussi extraordinaires. Exister est un fait, mais vivre est un art. On a également rencontré quelques résistants français très amicaux. Les rencontres y sont fabuleuses, et ce grâce à la diversité et à l’ouverture d’esprit dont font preuve les festivaliers.
Unfortunately very European prices, and the food wasn’t tremendous, unlike the various low-priced and delicious restaurants that animate Pula’s beautiful center. A predominantly English-speaking population (which will surely evolve over the coming years), along with equally exceptional fanatics coming from around the world. Existing is a fact, but living is an art. We also met some very friendly sturdy French people. We had tremendous encounters thanks to the diversity and open-mindedness of the people present at this festival.
On est également conscient d’avoir loupé tant de choses, mais il faut avoir à l’idée que les véritables points forts de ce festival sont ses ressources inépuisables. De telle sorte que c’est votre propre corps qui vous lâchera avant d’avoir pu accomplir autant de choses. Une organisation des plus draconiennes doit être établie pour en faire le maximum. Prenez conscience que tout faire est impossible, mais ça sera un défi à relever la prochaine fois. Encore et encore jusqu’à saturation. Venez y jeter un coup d’œil la prochaine fois, un séjour déconnecté du temps et de toute réalité. Une nouvelle dimension à explorer de toute urgence.
We are aware that we have missed so much, but you must have in mind that the real highlights of this festival are its inexhaustible resources to a point that it is your own body that will let you down before you were able to accomplish so many things. A rigorous organization is necessary to be able to do as much as possible. Be conscious that not everything can be done nor seen, but it will be a challenge to rise to, for our next trip! Again and again until saturation. Come and have a look next time, a trip disconnected from electronics and reality. A new dimension to explore urgently.
ADÉLAIDE BÉDARD – PIERRE MULLER – JONATHAN LALBAT
PHOTOS : DAILY LAUREL