Vendredi 21 février était la nuit qu’avait choisi Arabic Sound system pour nous réunir à l’institut du monde arabe afin de savourer plus de 7h de gros son offert par Acid Arab, Crackboy, Renart, Cracki Records, Tealer Gang, Skndr, Nazal, et Mamie’s Crew sur trois des neuf niveaux du musée.
Autant dire que la nuit promettait d’être aussi savoureuse et fat qu’un loukoum de 1kg.
« 504 break chargé, allez montez les neveux …. »
J’arrive à l’institut du monde arabe vers 00h30, et j’ai eu toute la journée dans la tête les lyrics du 113, comme un prélude figuré d’une nuit agitée entre « hold-up » et « tonton du bled », en gros un bon gros hold-up du bled.
« J’suis postiché devant l’IMA, les lieux sont repérés,
00H30 devant le musée, J’suis devant le sas, je sonne et je rentre,
J’fais la queue comme tout le monde,(…)
On fait notre entrée dans l’musée,
Sans faire toc-toc-toc … »
Autant dire que l’entrée ne fut pas aussi facile que dans le tube du 113, certes on fait aussi la queue comme tout le monde mais pas en faisant toc toc toc mais plutôt Digitick tick tick! Passons l’éternel récit des files d’attente puisqu’il faut savoir prendre son mal en patience désormais pour sortir à Paris et puis honnêtement j’ai connu des files d’attente plus « épique », bref après 30min on entre dans la banque ( lé lé la !) dans le musée voulais-je dire (ouah ouah ouah !) pourtant le musée à des airs de banques ce soir avec des portiques détecteurs de métaux et un tapis rayon X qui scanne le contenu de tous les sacs, la sécurité y’a pas à dire fait belek on se croirait a l’aéroport, c’était donc vrai? Cette nuit c’est sûr on s’envole pour le bled… (ouah ouah ouah)
« Sésame ouvre-toi ! », On passe la sécu et on commence notre voyage par un ascenseur car le vestiaire est au niveau -2 où joue aussi la Mamie’s, Tealer gang et Crackboy.
Au 4ème étage se trouve « la bulle » où passe Pouvoir Magique, Renart, Sknor et Nazal, enfin au 9ème et dernier étage Cracki records et Acid arab.
Nota bene que l’ascenseur dessert seulement le niveau -2, le RDC et le 9ème donc pour kiffer dans la bulle il faut faire marcher ses jambes ; pas d’bras pas de chocolat, pas d’jambes pas d’chance.
On commence donc par le niveau -2,
A l’entrée de la salle il y a un stand de pâtisseries orientales (ouah ouah ouah), de quoi se péter le bide après avoir kiffé le son, sur la gauche on trouve le vestiaire qui est fluide et où les gens en charge sont cools. A l’opposer le son gronde dans un espace tout en longueur jonché de colonnes imposantes, le son résonne fort et il se dégage une ambiance feutrée et underground.
Au milieu de la salle le Tealer’s gang à quant à lui posé ses valises et son imprimante textile pour permettre aux fêtards de choper des tees en direct live.
On profite un peu du son puis nous décidons de bouger au 4ème pour voir ce que donne « la bulle ».
Nous parcourons les escaliers des 6 étages et passons devant la bibliothèque vide et calme de l’IMA, une sorte d’oasis dans le désert, une bulle de silence dans cet antre plein de soundsystem…
Après avoir parcouru les étages nous arrivons au bon niveau, là une file d’attente conséquente nous attend.
15 min plus tard nous pénétrons dans la bulle, une sorte de solide de platon, une géode géante gonflable où le son berce nos tympans avec délicatesse. L’attente pour l’entrée est justifiée par le petit nombre de personnes pouvant être simultanément dans la bulle.
Le moment est dépaysant dans cette forteresse de solitude version château gonflable où nos tympans et nos petons s’agitent avec fougue sous les assauts de nos amis de Pouvoir magique , l’apogée étant pour moi le moment où retentit dans la bulle une voix familière qui avait résonné toute la journée dans ma tête, « Eh, tonton, les cabas ils sont trop lourds ! », le son du 113 résonne dans la bulle, petit clin d’œil au lieu, l’électro fait place au rap l’espace de 5 min, à l’image de la nuit c’est a dire conviviale et multiculturelle.
Le seul petit bémol toutefois et la température dans la bulle car certes la nuit sent bon le sable chaud saharien mais nous sommes toujours à paname et autant dire que ça caille sec donc après 30 minutes on décale vers le dernier étage où le line up va nous réchauffer à coup sûr : Acid arab et Cracki records.
Le 9ème étage est une immense salle faite de baies vitrées offrant une vue de fou sur les quais de seine, Acid arab dans nos oreilles et Paris à nos pieds… on réalise que le pari ne pouvait être que gagné pour cette première soirée électro à l’institut du monde arabe.
La salle est blindax et tous semblent réaliser la chance qu’ils ont de profiter de ce lieu de la sorte.
Après avoir savourer Acid Arab nous décidons de redescendre au niveau -2 où la Mamie’s œuvre dans une cathédrale arabico-berlinoise, et que dire à part que « Eh, tonton, le Set du Dj il est trop lourd ! »
Après 6h de son non stop nous décidons de mettre fin au voyage, malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin…(ouah ouah ouah)
« Après une entrée surprenante, une nuit plutôt fracassante,
Mes jambes en attente, dans l’attente d’un son trépident,
Juste assez de temps pour finir ma blonde,
Mes oreilles sont chargées, je pense que le coup a marché,
Arabic Sound System au volant, je vous conseille de vous accrocher,
Bière à la main, iphone à portée de main,
Personne nous freine car par les quai, moi j’connais le chemin… »
En résumé :
Cette première à l’institut du monde arabe à pleinement tenues ses promesses, du son lourd et une programmation pointue dans un cadre inédit et magnifique, un multiculturalisme et une ouverture d’esprit qui redonne espoir en ces temps où la xénophobie galopante en France est effrayante…
Que demande donc le peuple surtout que la prévente était à 16€, une misère en ces temps où pour un parking pété ou une cave on essaye de nous racketter plus de 25 balles… (Lé Lé LAaaaaa !)
Bref, merci Arabic Sound System et l’Institut du monde Arabe pour cette nuit ensoleillée,
moi, mes neveux et mon 504 break on remet ça quand vous voulez, inch’allah. (OUAH OUAH OUAH)
